Envie de traverser Madère en marchant ? Quelle riche idée. Voici toutes les infos utiles pour vous aider à préparer un trek qui s’annonce inoubliable.

Madère est une ile qui se prête parfaitement à la randonnée itinérante, surtout si vous comptez vous lancer en autonomie car les possibilités d’hébergements sont tout de même assez limitées au cœur de l’ile. Ne souhaitant pas emporter la tente et tout le petit matériel nécessaire au bivouac, nous avons donc dû adapter les étapes de manière pouvoir retrouver un bon lit chaque soir.

Cette traversée de Madère s’effectue d’ouest en est, entre Porto Moniz et Machico, un itinéraire qui reprend en bonne partie le parcours du MIUT (Madeira Island Ultra Trail), même s’il comprend quelques légers ajustements.

Après un premier découpage du parcours, nous décidons de tenter l’aventure en 4 jours. Au total, nous devrons donc parcourir plus de 110 km et 6000 mètres de dénivelé positif pour parvenir au bout de cette traversée de Madère.

Pour se rendre à Porto Moniz il existe plusieurs solutions :

-Réserver un taxi depuis l’aéroport (55euros)

-Prendre une navette jusqu’à Funchal puis un bus pour Porto Moniz

-Faire du stop

Notre avion arrivant tard le samedi soir, nous optons pour la solution confort qui nous permet d’atteindre Porto Moniz en moins d’une heure. Le lendemain est consacré à la préparation du trek, et aux quelques derniers achats.

Après quelques heures de marche le long de la levada Ribeira da Janela, la plus longue rivière de Madère, et une baignade dans les piscines naturelles de Porto Moniz, la journée s’achève. Demain, l’aventure commence.

Trekking : La traversée de Madère en 4 jours

Jour 1 : Porto Moniz – Chao da Ribeira (25 km ; 1600 D+)

Le ton est donné dès le départ, pas le temps de s’échauffer, Madère ça grimpe, et ça fait pas semblant. La petite route qui s’élève au dessus de Porto Moniz nous fait très vite prendre de l’altitude (400D+). Une fois en haut, nous trouvons les premiers sentiers qui ne sont pas balisés. La trace GPS glanée avant le départ nous aide à trouver le bon chemin.

Le parcours longe des champs cultivés en terrasses, avant de redescendre au niveau de la mer. Ici la végétation est luxuriante, et l’agriculture très présente. C’est la saison des patates, les paysans s’affairent à les ramasser sur notre parcours.

Vient ensuite le gros morceau du jour, une montée qui nous mènera à 1200 mètres d’altitude. C’est malheureusement la tête dans les nuages qui nous atteindrons le point haut de cette journée (Fanal).

Nous redescendons ensuite vers Chao da Ribeira où nous avons réservé un tipi tout confort pour la nuit.

Une première journée qui donne la mesure de ce qui nous attend, les chemins sont assez techniques, les pentes raides, et les marches d’escaliers nombreuses, qu’elles soient en béton, en rondins ou simplement taillées dans la terre.

Jour 2 : Chao da Ribeira – Encumeada (32 km ; 2177 D+)

C’est sous un petit crachin breton que nous prenons le départ de cette deuxième journée de la traversée de Madère. Il nous faudra redescendre à Seixal pour nous ravitailler et acheter le sandwich de midi. Si vous passez par là, soyez plus prévoyants si vous voulez vous épargner cette peine.

Après une bonne heure de montée assez difficile, nous quittons la grisaille en passant au dessus des nuages, le spectacle est grandiose, et le soleil vient vite nous réchauffer. Nous déjeunons à 1600 mètres d’altitude du côté du Pico Ruivo Do Paul. Il nous faudra ensuite replonger vers la grisaille dans une descente interminable avant la dernière ascension du jour qui nous mènera au col d’Encumeada qui marquera la fin de l’étape. Ensuite, l’hôtel n’est plus qu’à un petit kilomètre.

Jour 3 : Encumeada – Poiso (27 km ; 1800 D+)

Sans aucun doute la plus belle étape du trek, d’ailleurs si vous ne deviez n’en faire qu’une ce serait indiscutablement celle là. Un régal pour les yeux, quasiment de bout en bout, qui parviendrait presque à faire oublier la difficulté du terrain. Le parcours évolue le plus souvent sur une crête où il joue les montagnes russes.

Tour à tour nous atteignons Pico Ruivo, Pico das Torres et enfin Pico de Ariero et son lot de touristes fraichement débarqués en bus. C’est d’ailleurs le seul endroit où nous croiserons véritablement du monde durant cette traversée de Madère.

Le chemin est parfois assez vertigineux, les marches se comptent par milliers, quelques échelles métalliques posées là on ne sait comment grimpent quasiment à la verticale. La carte postale grandeur nature s’offre sans ménagement, même si elle se mérite.

Nous descendons jusqu’à Poiso, qui marque la fin de cette troisième étape. Ici il n’y a pas grand chose. Nous avions donc pris le parti de descendre en stop vers la civilisation afin de trouver un lit pour la nuit. Nous n’attendrons pas longtemps avant qu’une voiture ne s’arrête. Après 15 minutes de descente, c’est à Monte, sur les hauteurs de Funchal que nous trouverons notre bonheur.

Jour 4 : Poiso – Machico (27 km ; 250 D+)

Une dernière journée au profil quasiment uniquement descendant, qui nous mènera jusqu’à Machico lieu d’arrivée de ce trek à travers Madère. Nous remontons donc en stop à Poiso pour reprendre notre route. C’est une nouvelle fois la tête dans les nuages que nous entamons cette dernière journée de randonnée. Le chemin est très roulant et ne comporte aucune difficulté technique.

En arrivant sur la côte, le soleil finit par nous gratifier de sa présence. Nous évoluons alors sur un chemin en balcon 300 mètres au dessus de la mer. Quel contraste quand on repense à la journée d’hier.

Nous rejoignons ensuite une levada qui nous mènera quasiment jusqu’à l’arrivée. Après avoir dégusté quelques pastéis de nata (petits flans portugais) et une bonne bière, nous rejoignons Funchal en bus pour un petit moment de détente avant de quitter Madère.

Bilan de notre trek à Madère

Cette traversée de Madère en 4 jours s’adresse tout de même à des bons marcheurs qui ne craignent pas de devoir passer parfois pas loin de 10 heures par jour à crapahuter dans la montagne.

Madère est souvent considérée comme la petite Réunion, une réputation loin d’être usurpée, tant nous avons été conquis par la beauté de cette ile. La végétation luxuriante et son climat subtropical en font une destination vraiment dépaysante à seulement quelques heures d’avion.

Le parcours que nous avons effectué durant cette traversée est loin de permettre de découvrir toutes les merveilles de Madère, mais il offre déjà un bel aperçu de la richesse de cette ile parfois injustement méconnue.